SH52 By STORE

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Exposition d’affiches détournées

La culture hip-hop, culture du sample, nous offre un panel, tous les jours plus riche en créations.

Culture du sample ?

En effet, depuis sa naissance, fin des années 60, et sous tous ses différents vecteurs d’application et d’exploration, elle n’a de cesse de s’enrichir par le sample des autres cultures, ainsi que de tout ce qui existe et lui tombe sous la main.

L’axe de la danse puise dans les danses africaines, les danses jazz, les claquettes, etc…

L’axe musical puise quant à lui dans tous les styles musicaux, ne reprenant que de petites portions de sons pour en recréer de nouveaux.

L’axe graphique ou pictural, celui qui nous intéresse ici plus particulièrement, se nourrit lui aussi de tout ce qui l’entoure et ce depuis ses débuts. La Old School New-Yorkaise du graffiti ne s’inspirait-elle pas, entre autre, des typographies des publicités, bandes-dessinées, etc…

Ce sample ici défini n’a plus de limite. Tous ce qui nous constitue, tout ce qui nous entoure ne devient qu’une source, qu’une matière ne demandant qu’à être transformé voir détourné.
Refaire découvrir au public, des éléments jamais mis en avant, souvent passé inaperçus, n’ayant jamais pu percer, afin de donner, dans un nouvel écrin, une nouvelle jeunesse, un nouveau sens et ainsi ouvrir de nouvelles réflexions.
L’utilisation de matières existantes pour recréer de nouveaux produits, et ainsi ces nouvelles réflexions, est infini. Cela nous pousse à regarder et constater ce que nous avons fait, et peut par la même, nous éclairer sur ce que nous sommes.
La transformation quant à elle nous permet de synthétiser toute cette histoire, toute notre histoire, et redonner avec un oeil parfois humoristique une nouvelle matière à réfléchir…

Le travail de STORE, aujourd’hui, suit de près cette réflexion.
Sa pratique du graffiti depuis presque 20 ans, lui permet de s’affranchir de certains codes, recherchant ainsi des créations pérennes plutôt qu’éphémères, sur des supports plus mobiles que n’était, pour lui, le mur de prédilection.
Il utilise, entre autre, des « cover » de comics des années 60, afin de les détourner ; ces détournements donnant aux personnages conservés, de nouvelles fonctions, de nouvelles tâches ainsi qu’une image plus largement décalée.
Resampler l’image existante afin de la détourner, modifier son ton de départ, ouvrir de nouvelles voix d’interprétations au public, telle est la vocation de son travail.

Notre société elle-même utilise le sample, parfois sans le savoir.
A l’heure d’une société où les changements sont fréquents dans le travail, la famille,… ne sommes nous pas contraint de resampler sans cesse nos vécus afin d’en constituer de nouveaux ? D’en constituer de nouveaux avec un œil, une approche nouvelle souvent plus décalée, plus philosophique ? L’humour peut, à cet instant, offrir à ces multiples remises en question, une distance apportant aux réflexions naissantes un vaste champ de solutions à explorer, à méditer…


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